Médecine : le laser à tout faire

Publié le par Dr Bernard Sillam

 

Médecine : le laser à tout faire

 

Comment ça marche  ?
Le laser est un appareil émettant de la lumière amplifiée. Contrairement à celle d’une lampe, la lumière du laser est émise dans une seule direction, et le rayon peut être si fin qu’il n’atteint qu’une seule cellule. Le faisceau, de puissance variable, est continu ou envoyé par impulsions, de quelques microsecondes à quelques femtosecondes (une femtoseconde est un millionième de milliardième de seconde).
L’émission est monochromatique (une seule longueur d’onde), ce qui permet au laser d’agir très spécifiquement sur certains tissus. En effet, les constituants de l’organisme (hémoglobine, eau, mélanine…) sont transparents à certaines ondes (comme le verre à la lumière du jour), alors qu’ils en absorbent d’autres.
En sélectionnant une longueur d’onde, on peut donc viser un tissu particulier et y provoquer une réaction physiologique sans toucher les tissus environnants. Le laser peut avoir un effet thermique (coagulation, ou volatilisation de la matière), mécanique ou chimique.
Quand on parle de « thérapie au laser  », on fait donc en fait référence à différents rayonnements adaptés à chaque situation.

A quoi ça sert  ?
En dermatologie, le laser permet le traitement de l’angiome, de la couperose, des taches, des cicatrices (en particulier celles de l’acné), des rides superficielles, de la cellulite… On l’emploie aussi pour l’épilation de longue durée et l’élimination des tatouages.
En ophtalmologie, il est utilisé pour opérer l’hypermétropie, la myopie, l’astigmatisme, certains glaucomes et le décollement de la rétine (mais il n’est pas encore performant contre la cataracte et la presbytie).
En parodontie, le laser remplace la chirurgie pour traiter les maladies de la gencive. On s’en sert en phlébologie pour brûler les varices, en cancérologie pour l’ablation de tumeurs (soit par coagulation, soit par volatilisation) et pour combattre l’inflammation des muqueuses buccales et digestives (la mucite) que provoquent chimio- et radiothérapie. Il est d’usage courant en gynécologie, en urologie, en pneumologie, en cardiologie, en neurologie…

Un outil miracle  ?
Utilisé pour la première fois en médecine en 1961 pour opérer une tumeur de la rétine, le laser a suscité l’enthousiasme. La chirurgie au laser diminue le risque d’infection, elle évite les saignements par la coagulation des bords de l’incision, ce qui accélère la cicatrisation.
Grâce au laser à fibre optique, on évite les opérations invasives car on atteint des tumeurs situées dans des zones inaccessibles aux instruments du chirurgien ou difficiles à traiter par radiothérapie. Pour autant, des risques subsistent, et le laser n’est pas toujours plus performant que d’autres techniques.
Même pour les soins esthétiques, il est important de s’adresser à un médecin formé spécifiquement. Avant de décider d’une intervention au laser, il est prudent de se renseigner sur les suites de l’opération. Douleurs, brûlures, dépigmentation et infections sont possibles en dermatologie. L’opération des yeux entraîne parfois des troubles temporaires (douleur, sécheresse oculaire, astigmatisme, éblouissement, voile).
Des contre-indications existent, comme la prise de médicaments photosensibilisants, certaines maladies, une grossesse. Les chercheurs s’emploient à améliorer les applications actuelles des lasers sur le plan de la rapidité, de la sécurité et des coûts, et à découvrir les applications de nouvelles longueurs d’onde aussi bien en thérapie que pour le diagnostic et la prévention.

 

[02.10.09]


Pascale Pisani

Publié dans Médecine esthétique

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